Maintenant que vous avez trouvé le vrai du faux, voulez-vous en apprendre plus sur le vrai? Une grande partie de ces fausses nouvelles est basée sur des faits historiques bien réels. En dehors de notre beau village, il y a encore tellement à apprendre sur l’histoire du Québec. On vous le promet, on ne parlera pas de Jacques Cartier, ni de constitution. À la revoyure mes bonnes gensses!
Article 4: Le vrai congrès catastrophique
En effet, aucun congrès eucharistique n’a eu lieu au Québec, en 1893. Il se tenait à Jérusalem. Un endroit très significatif. En 1918, après la Première Guerre mondiale, un grand congrès eucharistique se tient toutefois à Victoriaville. Près de 40 000 personnes y sont présentes. Cela en fait du monde à la messe! Probablement que tout s’est bien déroulé durant ces trois jours, c’est les trois prochains mois qui s’avéreront difficiles. À ce congrès, des gens de partout dans le monde viennent pour y participer. Partout dans le monde signifie aussi que certains viennent d’endroits où la grippe espagnole, à cette époque, circule.
Avant de continuer, savez-vous que cette grippe n’est pas réellement espagnole? Elle provient d’une production aviaire des États-Unis. Celle-ci nourrissait les soldats en devenir qui ont quitté pour se rendre en Europe et qui ont été en contact avec des centaines de personnes. Presque tout l’Europe est en guerre, sauf l’Espagne qui était neutre et donc, exemptée de censure. On a nommé ce virus ainsi, car les espagnols ont alerté le monde face à ce danger qui était présent chez les militaires.
Revenons au congrès! Vous comprenez maintenant qu’accueillir des milliers de personnes de partout à travers le globe était plus ou moins une bonne idée? Et bien maintenant, vous savez comment a débuté la grippe espagnole au Québec. Un rassemblement à Victoriaville. Qui l’eût cru!
Article 7: La force d’un homme : Louis Cyr
Des légendes au Québec, on en a plusieurs! La Chasse-galerie, le Bonhomme Sept Heures, la Dame Blanche et plus encore. Par contre, pour une légende dont tous les détails du récit sont vrais, on a Louis Cyr.
Les gens d’aujourd’hui transmettent son histoire à l’oral, par écrit, à travers des livres pour enfants, dans sa maison devenue un musée et même à travers un film. Bon, on pourrait aussi faire un film sur Ti-Fred, notre quêteux, mais ce ne serait pas là que vous verriez de grandes prouesses de la force. On va se le dire, une chance que Ti-Fred ne traîne pas son banc de quêteux!
Assez parlé de Ti-Fred, Louis Cyr maintenant! De son premier exploit jusqu’à sa mort en 1912, personne n’avait réussi à battre un seul de ses exploits. Plusieurs hommes ont tenté de le battre, certains ont dit qu’ils pouvaient faire ce qu’il faisait, mais ce n’était que de la frime pour la majorité. En 1914, un d’entre eux a démontré qu’il pouvait soulever 309,5 livres à un bras au-dessus de sa tête, soit 36,25 livres de plus que Louis Cyr. Il s’agit de Victor Delamarre. Était-il aussi imposant que Louis? Le panthéon des sports canadiens indique qu’il mesurait 1 mètre 63 et pesait 68 kilos. Louis Cyr, lui, mesurait 1 mètre 77, mais pesait 136 kilos. Cet homme a fait des choses que personne n’a refait, et ce, sans supplément en poudre ou en injection. Ses suppléments étaient des aliments de la campagne, des aliments bruts. Beaucoup d’aliments bruts. Cet homme mangeait 6000 à 8000 calories par jour, 4,5 kilos de viande par jour. De nos jours, les Québécois ont beaucoup d’admiration envers cet homme. Même en 2023, certains de ses exploits n’ont pas été surpassés ni même égalés.
Article 9: La paquebot derrière le Titanic
Le monde entier connaît l’histoire du Titanic. Steven Spielberg en a même fait un film, étant maintenant le 4e plus grand au Box-office. Ce fut une tragédie dévastatrice, mais peu de gens sont au courant que l’histoire s’est reproduite 2 ans plus tard, ici même, au Québec.
Le 29 mai 1914, l’Empress of Ireland disparaît au fond du fleuve Saint-Laurent quelques heures après avoir quitté Québec en direction de l’Angleterre. Cette nuit-là, un brouillard épais couvre le fleuve et empêche l’Empress de voir un charbonnier qui approchait en sens inverse. Tout de suite après la collision, c’est environ 60 000 gallons d’eau par seconde qui entrent à l’intérieur de l’embarcation. Le Titanic avait pris un peu moins de 3 heures à disparaître sous l’eau et avait fait 1500 morts. L’Empress of Ireland, lui, était complètement submergé après 14 minutes et a fait environ 500 morts de moins que son prédécesseur. Deux drames aussi dévastateurs l’un que l’autre, mais pourquoi parle-t-on seulement du Titanic?
L’hypothèse de l’entrée en guerre de la France deux mois plus tard pourrait expliquer l’oubli de cet événement. Une chose est sûre, c’est que les citoyens de Rimouski n’ont pas hésité à porter secours aux naufragés. Certains les ont accueilli chez eux, d’autres leur ont fait don de vêtements, de couvertures et d’autres ont contribué à toutes sortes de tâches pour aider. Comme le dit le dicton, ça prend un village!
Article 14: Madame Fortin et son devin
Madame Fortin a su quoi? Comment en est-elle certaine? Et bien non, c’était impossible en 1893 de faire le suivi des grossesses via des images intra-utérines. Les docteurs pouvaient voir le ventre grossir, mais ils ne savaient pas d’autres choses. Le bébé a-t-il 10 doigts? Est-ce une fille? Est-il installé confortablement dans le bedon de maman? C’est sans mentionner la possibilité que ce soit deux bébés!
Imaginez, se rendre compte que pas un, mais bien deux bébés s’ajoutent à une famille de 10 enfants. Vous seriez probablement bien heureux! Saviez-vous que grâce à ce 12e enfant, les parents reçoivent 100 acres de terres gratuitement? C’est Honoré Mercier qui, pour faire peupler le Canada, avait instauré un droit comme quoi toutes les familles de 12 enfants (vivants et nés dans le cadre d’un légitime mariage) ont droit à ce cadeau.
Bon, assez parlé de familles nombreuses (et des mères qui en avaient plein les bras), revenons à l’échographie! Les femmes enceintes ont commencé à bénéficier de cette technologie en 1964. Ne soyez pas surpris, cette invention existait bien avant qu’elle soit utilisée pour les femmes. Au tout début, le physicien anglais Owen Richardson pense à l’émission d’ultrasons pour repérer les obstacles lors de déplacement en bateau. Quel événement a suscité cette réflexion ? Le Titanic, bien évidemment.
Si l’utilisation des ultrasons était arrivée avant le iceberg, nous n’aurions jamais connu Jack et Rose! Durant la Première Guerre mondiale, l’usage d’analyse par ultrasons avait pour but de détecter les sous-marins ennemis. C’est vers 1950 que cette sonde fait son entrée en médecine pour détecter toutes sortes de choses, dont les tumeurs. Vingt ans après, les femmes entrent dans le progrès de l’imagerie foetale. Dire que les navires ont passé bien avant les femmes, vivement l’évolution!
Article 40: L’époque dans le circulaire à rabais
“0,16 $ pour une livre de clous, c’est une immense aubaine! Ça ne leur coûtait pas cher de construire’’ Et bien non! Les prix et les salaires étaient beaucoup plus bas à l’époque. Certains quarts de métier faisaient moins de 1 dollar par semaine. Si le prix d’un article en 1900 est de 0,10 $, on peut approximativement le multiplier par 100 pour parler d’un prix de nos jours.
Parlant de comparaison, connaissez-vous le Catalogue Sears? Ce fameux recueil rempli d’images qui faisait rêver les enfants de jouets sous le sapin. Mine de rien, ces catalogues existent depuis 1888. Les villageois de 1893 connaissaient ce catalogue pour la vente de bijoux et de montres. Les éditions suivantes devinrent rapidement beaucoup mieux que celles que nous avons connues. À partir de 1896, tu désires commander un berceau, il y en a. Des clous, des médicaments, des livres, des robinets, des munitions, un moulin à vent, du café, un microscope? Tous des articles disponibles dans ce catalogue!
Profitons-en pour faire un comparatif. Dans le Catalogue Sears de 1897, un berceau coûte entre 1,95 $ et 4,50 $ selon le style de celui-ci. En 2023, sur les sites populaires de vente, un berceau standard est entre 150 $ et 700 $ (sans les taxes), selon le style et le magasin. Vous vous imaginez à quoi ressemblerait la compétition des magasins si on avait encore un catalogue contenant absolument tout, sauf du choux et des carottes?
Article 41: Le Mont-Royal et son funiculaire
Lors de votre visite à Montréal, ou plutôt “dans grande ville’’. vous apercevez une grande croix hissée au sommet du Mont-Royal. La croix lumineuse a été érigée en 1924, mais il y a eu une croix depuis plus de 350 ans. On peut presque dire que ce mont a toujours été orné d’une croix. C’est Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve, qui l’a promise à la Sainte Vierge. Il ne l’a pas remise en personne bien sûr! Léonard de Brind’Scie n’avait pas encore terminé sa machine à voyager dans le temps. La promesse s’est faite en prière.
Ironiquement, il aurait probablement préféré avoir fait cette promesse en 1885. À cette date, il n’aurait pas gravi le mont avec une énorme et lourde croix de bois sur ses épaules. Pour la modique somme de 5 sous, il aurait pu faire le trajet en funiculaire! C’est en 1885 que les montréalais ont pu monter au sommet sans aucun effort. Attention! Si après ce texte, vous avez envie d’essayer un funiculaire, vous devrez vous rendre à Québec, puisque celui de Montréal n’est plus, et ce, depuis 1918.
Faute de sécurité et de fonds insuffisants, cet engin autrefois appelé ‘’Train incliné’’ ne remonte plus au sommet. Au moins, vous pouvez toujours admirer cette ville du haut du Mont-Royal. Disons que la proposition de projet qui a suivi la démolition du funiculaire était un ascenseur en plein cœur de la montagne, dans le roc! Seriez-vous embarqués dans cette boîte montante entourée de roches?
Article 46: Idées avant-gardistes ou droits poussiéreux?
Ah! Les droits des femmes! Vous vous rendez compte qu’aujourd’hui, vous avez lu sur un débat de 1893 et que c’est encore d’actualité? Allons-y avec des faits historiques. Ce que vous avez lu dans le journal d’enquête est complètement vrai. C’est bel et bien le premier pays à accorder le droit de vote aux femmes. Elles n’ont pas pu se présenter aux élections avant 1919, mais il demeure qu’elles avaient plus de droits que les autres.
Si on compare avec le Canada, les femmes de 1893 devront attendre:
- 25 ans pour voter aux élections fédérales ;
- 47 ans pour voter aux élections provinciales ;
- 71 ans avant l’abolition de l’obéissance de la femme envers son mari ;
- 71 ans avant le droit d’administrer et de disposer de ses propres biens, permettant aux femmes mariées à un homme vivant d’avoir enfin un compte en banque à leurs noms.
On ne vous apprendra rien en disant que cela n’a pas été facile pour ces femmes-là. On les remercie pour cette longue bataille.
Les «Savais-tu que» de l’époque, en rafale:
- L’école commençait après la Fête du travail. Les élèves débutaient donc en septembre. Commencer tôt veut aussi dire finir plus tard. Les enfants terminaient le 30 juin, et ce, sans avoir eu de semaine de relâche!
- Le calendrier de 1893 est exactement le même que 2023. Le premier mardi de juillet était le 4. Allez voir quel est le premier mardi de juillet sur votre calendrier 2023.
- Oui oui, un homme est bel et bien tombé de 25 pieds, en 1893, en faisant les rénovations d’une cathédrale. Les blessures qu’il avait ne sont peut-être pas les mêmes que l’on présumait à Thomas, mais l’homme a bel et bien continué sa journée de travail!